Auteur: grosguy
Date: 28-04-15 16:32 >>> RĂ©pondre Ă ce message
DROIT DE SUITE «Si les faits sont avérés, c’est une situation grave», confie un membre du bureau politique au lendemain des révélations de Médiapart. Selon le site, le président d'honneur du Front, aurait placé 2,2 millions en Suisse.
Gêne au Front national au lendemain des révélations de Médiapart, selon lesquelles Jean-Marie Le Pen aurait détenu un compte caché en Suisse, transféré l’an dernier aux Bahamas. Contacté par France Inter ce mardi, le président d’honneur du FN n’a pas souhaité s’étendre sur le sujet: «Cela fait partie de l’offensive générale qui est lancée contre nous, a-t-il jugé en allusion aux autres affaires financières visant actuellement le FN. Je ne suis pas tenu de m’expliquer sur ce que dit n’importe qui, en particulier les organes para-policiers qui sont chargés de semer la perturbation dans la classe politique.» Le compte supposé aurait été géré par la banque HSBC avant d’être transféré en mai 2014 à la Compagnie bancaire helvétique. Son contenu se monterait à 2,2 millions d’euros, dont 1,7 million sous la forme de lingots et de pièces d’or. Il serait détenu via un trust dont la responsabilité légale reviendrait à Gérald Gérin, un assistant personnel de Jean-Marie Le Pen.
Les cadres du FN joints par Libération oscillaient entre attentisme et inquiétude. «On tombe un peu des nues, confie un membre du bureau politique frontiste. Si les faits sont avérés, c’est une situation grave. Ce qui me semble inquiétant, c’est le silence de Jean-Marie Le Pen : d’habitude, il est le premier à réagir sur ce genre de sujet.» De fait, jusqu’à sa courte déclaration à France Inter, le cabinet de Jean-Marie Le Pen était injoignable mardi matin, tout comme Gérald Gérin. Un autre membre du bureau politique reconnaissait «une lassitude des cadres de se sentir pilonnés, un sentiment d’être dans l’œil du cyclone».
Seul dirigeant du FN à avoir réagi officiellement pour l’heure, Florian Philippot a joué les incrédules, lundi, sur le plateau de Itélé : «Cela me paraît étrange connaissant Jean-Marie Le Pen […] Je ne peux pas croire que cela soit vrai.» Le vice-président du FN a dit avoir eu Marine Le Pen au téléphone «qui est très surprise et qui n’en connaissait rien non plus» : elle «attend comme nous tous des éclairages et des explications de Jean-Marie Le Pen». Ce dernier se trouve sous forte pression, d’autant plus qu’il est censé comparaître lundi prochain devant le bureau exécutif du parti; celui-ci pourrait décider de le sanctionner suite aux propos controversés tenus dans le journal Rivarol.
«Héritage politique et fiscal»
Mardi, le parquet de Nanterre a confirmé avoir reçu la veille un signalement de la cellule anti-blanchiment Tracfin au sujet de ce supposé compte dissimulé. «Ce signalement va être étudié par la procureur Catherine Denis et la division financière pour décider des suites judiciaires à lui donner», a fait savoir le parquet à l’AFP, sans confirmer les détails et les montants évoqués par Médiapart. Par ailleurs, toujours selon l’AFP, la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique examine actuellement la déclaration 2014 de patrimoine de Jean-Marie Le Pen. L’institution aurait, selon une source proche du dossier citée par l’AFP, relevé des augmentations fréquentes de son patrimoine «en décalage avec les capacités d’épargne et les revenus» de Jean-Marie Le Pen. Des soupçons portent sur un possible trust en Suisse, sans qu’il soit démontré que ce dernier en soit bien le bénéficiaire.
Plusieurs responsables politiques d’autres bords ont réagi mardi sur les accusations pesant sur le président d’honneur du FN. «Ce qu’il serait intéressant de savoir c’est si Marine Le Pen va accepter et l’héritage politique et l’héritage fiscal de son père», a lancé l’UMP Valérie Pécresse. «Vous connaissez l’histoire de la manière dont il a pu acquérir une fortune personnelle qui a déjà été très largement contestée, a quant à lui déclaré le secrétaire d’État Jean-Marie Le Guen. Nous savons que le FN est une petite PME, au mauvais sens du terme, familiale, où, sans arrêt, les problèmes patrimoniaux et politiques sont confondus».
Jean-Marie Le Pen s’est considérablement enrichi en 1976 après avoir perçu l’héritage d’Hubert Lambert, riche et maladif chef d’entreprise s’étant entiché de lui dans les dernières années de sa vie. Les circonstances de cet héritage et son montant exact ont, depuis, fait l’objet de nombreuses conjectures.
Dominique ALBERTINI
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