Auteur: Ndar--
Date: 12-07-05 11:30 >>> Répondre à ce message
MARSEILLE (Reuters) - Nicolas Sarkozy est venu à Marseille "donner le cap pour la nouvelle politique d'immigration de la France", qui passe notamment par une "immigration choisie" et non plus "subie".
"Aujourd'hui, la situation n'est pas satisfaisante. C'est la raison pour laquelle j'ai souhaité que nous passions d'une immigration subie à une immigration choisie", a-t-il dit.
Intervenant lors de la clôture de la première conférence préfectorale et consulaire, le ministre de l'Intérieur a longuement plaidé pour une "unification de la politique de l'immigration".
"Cette politique unifiée doit être volontariste: les Français nous le demandent. Ils savent que 'l'immigration zéro' est un mythe. Mais ils ne veulent pas pour autant la suppression des frontières avec le reste du monde", a-t-il expliqué.
"Il appartient au gouvernement de fixer, en fonction des besoins de l'économie et de nos capacités d'accueil, le nombre de personnes admises à s'installer en France", a-t-il ajouté.
Nicolas Sarkozy a ainsi annoncé la présentation au Parlement, à l'automne, d'un rapport sur la maîtrise de l'immigration pour une "meilleure connaissance des chiffres, en toute transparence".
Parallèlement, une mission interministérielle doit mener, à partir de septembre, une réflexion pour évaluer les "capacités d'accueil et les besoins" de la France.
Pour progresser vers une "immigration choisie", le ministre de l'Intérieur souhaite parvenir à un "meilleur équilibre" des flux migratoires, notamment par une "généralisation des visas biométriques" dont sont déjà équipés les consulats de Bamako, Colombo, Minsk, Annaba (Algérie), Kinshasa, Lumbumbashi (République démocratique du Congo), San Francisco et Washington, ainsi que les aéroports de Roissy et d'Orly ainsi que le port de Marseille.
"L'effort sera poursuivi vigoureusement. Je demande que 200 postes consulaires soient équipés de systèmes biométriques dans les deux ans qui viennent. C'est une priorité essentielle", a-t-il dit.
Cette mesure doit s'accompagner d'une "gestion des files d'attentes" de demande de visas dans les consulats à l'aide d'un "système de points permettant d'accueillir ceux que nous souhaitons".
"Les points doivent être attribués en fonction de critères d'âge, de diplômes, de connaissances linguistiques, d'expérience professionnelle. Ce système pourra dans un premier temps s'appliquer aux étudiants (...) Dans un second temps, il pourra être étendu aux actifs qualifiés", a-t-il poursuivi.
REGROUPEMENT FAMILIAL
Suivant une "logique de simplification", Nicolas Sarkozy souhaite aussi la création d'un titre unique, délivré dans les consulats, qui vaudrait tout à la fois de visa et de carte de séjour.
Cette "évolution vers une immigration choisie" passe aussi par de nouvelles règles en matière de regroupement familial.
"L'immigration familiale ne se conçoit que si les conditions de logement et de ressources permettent l'unité de la famille dans des conditions dignes et favorables à l'immigration. Je souhaite que l'étranger qui sollicite le regroupement familial s'engage à prendre en charge tous les besoins de sa famille pendant une durée déterminée", a dit Nicolas Sarkozy.
Les refus de visa et de titre de séjour seront ainsi refusés en cas de "suspicion de polygamie et de maltraitance des femmes". La lutte contre les mariages blancs sera accentuée.
Nicolas Sarkozy a souhaite également un renforcement de "l'effort d'éloignement des étrangers en situation irrégulière". Il y a eu 10.000 éloignements d'étrangers en situation irrégulière en 2002, 12.000 en 2003 et 15.000 en 2004.
"Dans les cinq premiers mois de 2005, nous avons procédé à 7.885 éloignements, soit une progression de 22% par rapport à la même période l'an dernier", s'est félicité le ministre de l'Intérieur, qui a réclamé aux préfets une "augmentation de 50%" des éloignements pour 2005, soit la reconduite de 23.000 étrangers en situation irrégulière.
Il a réaffirmé que le programme d'augmentation des capacités d'accueil des centres de rétention administrative serait maintenu.
"L'objectif de 1.600 places doit être atteint début 2006. Le ministère de l'Intérieur mobilise 76 millions d'euros à cette fin. Le ministère de la défense y participera", a-t-il expliqué.
Il a rappelé que les régularisations d'étrangers ne devaient se faire "qu'au cas par cas".
"L'impératif d'éloignement implique que les régularisations d'étrangers ne soient envisagées par les préfectures qu'au cas par cas, lorsque la situation humanitaire l'exige".
Nicolas Sarkozy veut enfin une "généralisation du contrat d'accueil et d'intégration", dont 38.000 exemplaires ont été signés en 2004.
"Il ne s'agit pas de signer un papier et de l'oublier. L'immigration n'a aucun sens si elle ne débouche pas sur une vraie intégration", a-t-il conclu
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